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Edito du 16 octobre : Les pompistes de Jésus

C’est dans la pénurie que l’on prend conscience de notre dépendance. Que l’essence vienne à manquer, et nous découvrons à quel point notre civilisation est fondée sur les transports. Même un parisien qui n’aurait pas de voiture finirait par éprouver durement la carence d’hydrocarbures qui lui permettent d’acheminer jusqu’à chez lui des produits venus du monde entier. La conjonction du contexte international et de la grève pour les salaires de certains professionnels, nous fait comprendre que l’ensemble de notre système repose finalement sur très peu de personnes stratégiques.

Il faut l’avouer, nos paroisses ressemblent un peu à des stations-services de Jésus. On y vient chaque dimanche faire le plein de grâce divine, comme d’autres vont au supermarché remplir leur réservoir. Une semblable pénurie peut-elle advenir chez nous ?  Les prêtres, sortes de pompistes de Dieu, peuvent-ils se mettre en grève eux aussi ? On se rendrait alors immanquablement compte que toute notre vie intérieure repose sur ce carburant spirituel qu’est la sainte messe.

Mais cela n’arrivera pas. Une paroisse, ce n’est pas uniquement un curé qui déverse les flots divins sur des usagers désireux de faire le plein. Ce sont aussi des fidèles qui permettent au curé de faire le plein de joie ! Le salaire du prêtre c’est la sainteté de sa paroisse. Lui aussi a besoin de carburant ! Cette heureuse complémentarité des vocations nous prémunit de la grève et des pénuries. Le prêtre vient-il à se fatiguer, les paroissiens vont le remettre d’aplomb par leur enthousiasme. Les fidèles ont-ils du mal à se motiver, le curé va refaire leurs forces avec les sacrements. La communion entre tous est la garantie d’une société prospère qui ne manque jamais de l’essentiel.

P. Stéphane Mayor